Miss Peregrine et les enfants particuliers

Miss Peregrine et les enfants particuliers, avant d'être le nouveau film de Tim Burton, c'est d'abord le bouquin de l'américain Ransom Riggs, 37 ans. Ce qui fait d'abord l'originalité et la force de ce livre, c'est les photos en noir et blanc, représentant des enfants un poil flippant, volant ou recouvert d'abeilles, qui agrémentent le texte en fonction de l'histoire. Ces photographies ont été pour la plupart truquées à l'époque ou retouchées aujourd'hui grâce à notre merveilleuse technologie. Ça rend l'ensemble plus réel, et renforce l'idée, que, peut-être, les particuliers ont existé, ou existent. Les particuliers, c'est ces personnes avec des particularités hors-du-commun, qui font fuir par leurs différences. Fable moderne du « je suis unique, vive la différence » avec un peu de fantaisie et de merveilleux.

Petit assortiment fort sympathique de photos toutes mignonnes.

Miss Peregrine (Eva Green dans le film, qui est parfaite pour ce rôle), c'est la Nanny McPhee des particuliers, elle fume la pipe, maîtrise le temps, et parfois, se transforme en oiseau. Une vraie badass qui s'occupent toute seule d'une vingtaine de gosses tout en trouvant le temps de sauver le monde des particuliers. Rien que ça. Ils vivent tous sur une petite île perdue d'Angleterre, qui compte en tout et pour tout 80 habitants. Les villageois ont même leur propre mascotte, un homme préhistorique appelé « le vieux » qui a été conservé par les marais pendant un bon paquet d'années.

Et puis il y a le héros. Jacob Portman (Asa Butterfield), archétype de l'ado un peu trop intelligent et un peu trop seul, qui a été bercé par les histoires un peu trop folles de son grand-père. Sauf que Jacob est arrivé à un âge où ce genre d'histoires ne le fascinent plus, au point d'en arriver à se questionner sur la santé mentale de son aïeul.

Ça, c'est typiquement le genre d'histoire qui plaît. Parce que, le temps d'une lecture, on se casse d'une réalité un peu trop morose et ennuyeuse, où il ne se passe jamais rien parce que tout est trop normal.

Alors, quand on apprend que Tim Burton va l'adapter au cinéma, ça paraît presque normal, tant l'univers du réalisateur et celui du livre sont semblables. Et au vu de la bande annonce, on sent tout de suite que ça va être quelque chose.

J'ai eu du mal à m'accrocher au début du film, sans doute car je m'étais fait ma propre idée de la vie de Jacob avant son arrivée sur l'île. Peut-être aussi que sa phase «dépression » n'a été que survolée, alors que c'est un élément important du bouquin. Sinon, j'ai sincèrement adoré la partie « orphelinat ». La présentation des particuliers, l'atmosphère magique et merveilleuse, ce côté trop parfait qui nous fait regretter notre petite ville pluvieuse.

En revanche, quelle était l'utilité d'échanger les pouvoirs d'Emma et d'Olive, à savoir le feu et l'air ? Dans le livre, Emma Bloom (Ella Purnell), c'est la fille d'apparence hyper calme, mais qui, quand elle en a envie, sort des flammes de ses mains. Ce qui rend ce personnage complexe, c'est sa duplicité : changer de personnalité dès que la particularité devient dominante. Dans le film, c'est Olive qui occupe le rôle de la fille sage, et le côté sombre de sa personnalité n'a été qu'effleuré.

Quant à la fin, elle est totalement différente du livre. Genre, vraiment. Rien à voir. Mais, étonnement, j'ai préféré la fin à la Tim Burton. Peut-être parce que ça laissait plus de place au merveilleux et à la fantaisie. Les couleurs, surtout. Le côté, « on va massacrer des monstres, mais dans la joie et la bonne humeur ». On avait presque l'impression d'assister à un combat enfantin, sans danger, avec juste des enfants qui s'amusent à jouer à la guéguerre.

Miss Peregrine et les enfants particuliers, c'est, pour l'instant, trois romans, avec une nouvelle trilogie qui devrait arriver en automne 2017. Est-ce-qu'il y aura une suite au film ? Probablement. Bon score au box office, des avis plutôt positifs .... Je ne vois pas ce qui pourrait empêcher Tim Burton de réaliser une suite. À voir.

Pour les plus curieux, on clique ici pour la bande annonce.

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